La photographie montre le rayon des chaussures dans la mercerie du Familistère.

Le rayon des chaussures dans la mercerie du Familistère de Guise. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-535). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

Verso de la photographie montrant le rayon des chaussures de la mercerie.

Le rayon des chaussures dans la mercerie du Familistère de Guise. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-535). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

Le rayon des chaussures dans la mercerie du Familistère de Guise

Photographe :

Dallet-Prudhommeaux (Marie-Jeanne)

Éducatrice, coopératrice et pacifiste française née en 1872 à Guise (Aisne) et décédée en 1941 à Versailles (Yvelines). Elle est la fille d'Émilie Dallet-Moret (1843-1920) et la nièce de Marie Moret. Marie-Jeanne Dallet épouse Jules Prudhommeaux (1869-1948) à Nîmes en 1901. Avant son mariage, Marie-Jeanne Dallet s'occupe des écoles du Familistère avec sa mère. Elle pratique également la photographie en amatrice.

Lieu :

Guise

Date : vers 1897
Technique : épreuve photographique sur papier au gélatino-chlorure d'argent (aristotype)
Mesures : H. 11 x 17 cm
Inscriptions :

manuscrit au stylobille noir au revers, en haut à gauche : « 1901 ».

Domaine :

photographie

Acquisition : fonds ancien du musée municipal de Guise, transféré en 2006.
Inventaire n° : 1976-1-535
Notice :

Le cliché montre l'un des magasins d'approvisionnement du Familistère, la mercerie située au rez-de-chaussée du pavillon central, à gauche de l'entrée principale. Le magasin vend non seulement des étoffes mais également des vêtements, des chaussures et des objets d'ameublement. Il s'agit ici du rayon des chaussures, près du grand comptoir, au fond du magasin. La grande baie, qui sert de vitrine, ouvre sur la place du Familistère.
Entre deux murs où sont rangés des étagères remplies de boîtes de chaussures, une femme est perchée sur un tabouret et fait mine de regarder la pointure sur une boite. Deux autres femmes sont situées en contre bas, l'une proposant des paires de chaussures à l'essayage à l'autre assise, en train d'éssouplir la chaussure dans sa main.

Le Familistère a, depuis l’origine, ses propres magasins d’approvisionnement, situés dans l’aile sud du pavillon central du Palais social et dans les économats. Ces magasins coopératifs de proximité représentent, pour Jean-Baptiste André Godin, une importante mesure d’économie sociale.

La brochure Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900 donne une brève description des services commerciaux : « Les magasins sont répartis en deux groupes. L’un occupe le rez-de-chaussée du pavillon central et comprend l’épicerie, la vente du pain, des liquides, des articles de ménage, des meubles, des chaussures, des vêtements, etc. L’autre groupe, dans lesquels figurent les services les plus encombrants, comprend la boulangerie (fabrication), la buvette, l’alimentation et les combustibles. Ils se trouvent relégués dans des bâtiments annexes ».

Les magasins du Familistère sont pratiques et vertueux : ce sont des commerces de très grande proximité ; ils fournissent à bon marché des produits utiles et de bonne qualité. Ils constituent, aux yeux de Godin, des équivalents de la richesse. Les magasins du Familistère fonctionnent dès l’origine selon un régime coopératif. Ils font partie des activités commerciales de l’Association coopérative du capital et du travail quand celle-ci est fondée en 1880. Les employés des commerces, en général des habitants du Familistère, sont membres de l’Association. En 1881, sont créés des carnets de consommation, sur lesquels sont portées les sommes créditées à la caisse de l’économe, ainsi que les dépenses effectuées dans les magasins du Palais social. Jusque 1881, les bénéfices des magasins sont investis dans les institutions éducatives et sociales du Familistère. Par la suite, les bénéfices sont en partie distribués aux acheteurs, au prorata des dépenses effectuées par le moyen des carnets.

Grâce à l'étude de la correspondance de Marie Moret entamée en 2021 au sein du projet FamiliLettres, cette photographie est désormais attribuée à Marie-Jeanne Dallet (1872-1941), nièce de Marie Moret, qui pratique la photographie en amatrice dès 1897. Ses vues du Familistère, qualifiées par Marie Moret d' « intéressantes et instructives », ont servi à la réalisation de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre. Une partie de ces vues, dont celle-ci, a également servi d'illustrations pour la brochure Le Familistère illustré… parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Émilie et Marie-Jeanne Dallet.

Sources et bibliographie :
[Dallet (Émilie), Dallet (Marie-Jeanne), Fabre (Auguste), Prudhommeaux (Jules)], Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900, Paris, Guillaumin & Cie, [1900], p. 33.
Guise, archives du Familistère : correspondance de Marie Moret (inv. n° 1999-9-51 à 60 et 2005-0-122 à 129).

Mots-clés : femme ; intérieur ; magasin ; mercerie du Familistère
Œuvres en rapport :

Le dépôt de pain dans l’épicerie du Familistère de Guise

L'épicerie du Familistère de Guise

La mercerie du Familistère de Guise

Notice créée le 28/08/2018. Dernière modification le 27/08/2022.