19 mars 2019

La Fabrique du vivant

Deux artistes invités au Familistère participent à une exposition stimulante du Centre Pompidou à Paris, à voir dans la Galerie 4 jusqu’au 15 avril 2019.

La photographie est une vue générale de l'exposition.

« La Fabrique du vivant » au Centre Pompidou à Paris. Photographie Familistère de Guise, 2019.

« La Fabrique du vivant » interroge la transformation du vivant à l’heure des biotechnologies dans le champ de l’art, du design et de l’architecture, annonce le Centre Pompidou. L’exposition présente des murs au mycélium de champignons, des textiles d’algues, des objets produits par des abeilles ou des vers à soie, une lampe bactérienne, des tissus musculaire cultivés sur feuilles d’épinard, des sculptures et peintures formées par cristallisation, etc.

Biotope de Jean-Luc Hervé

L’environnement sonore de l’exposition a été imaginé par le compositeur Jean-Luc Hervé, qui a créé la pièce Harmonie pour la Cour sonore du Familistère en 2018. L’artiste décrit ainsi l’installation Biotope : « La Galerie se fait le berceau d’une polyphonie. Le public surprend en effet un dialogue entre les individus d’une population de petits « animaux sonores », invisibles car dissimulés au sein de l’espace d’exposition. Le dispositif musical est craintif : il réagit à la présence humaine à la manière des organismes vivants, qui s’affolent ou se taisent si les visiteurs sont trop intrusifs, nombreux ou bruyants, pour ne reprendre leur chant que lorsque le calme est revenu. » Biotope est une commande du Centre Pompidou et de l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) Jean-Luc Hervé a déjà expérimenté en 2016 un dispositif craintif comparable avec son « Carré magique » pour le potager-jardin de l’abbaye de Royaumont. Dans l’espace moins poétique de la galerie du Centre Pompidou, Biotope parvient à infiltrer une présence mystérieuse parmi les visiteurs/ses. Le public se tient inévitablement à l’affût et ainsi prend place dans le milieu sonore.

La photographie est une vue générale de l'exposition

« La Fabrique du vivant » au Centre Pompidou à Paris. Photographie Familistère de Guise, 2019.

Le système de la nature, par Mauro Lanza

Le 20 février 2019, en ouverture de l’exposition « La Fabrique du vivant », avait lieu au Centre Pompidou un concert intitulé « Systema Naturae». Deux œuvres de Mauro Lanza et Andrea Valle étaient jouées par l’ensemble 2e2m sous la direction de Pierre Roullier. Mauro Lanza, compositeur italien, est l’artiste invité en 2019 pour la nouvelle création musicale de la Cour sonore du pavillon central du Familistère. Regnum lapideum (Règne lapidaire), de Mauro Lanza et Andrea Valle, est une série de douze pièces brèves qui forment un catalogue de pierres imaginaires. L’œuvre créée en 2016 associe des instruments traditionnels et des instruments électromécaniques, parfois tout à fait saugrenus, pilotés par ordinateur. Les nuages n’éclatent pas sous leur poids (Le nubi non scoppiano per il pesoest une très belle pièce, légère fourmillante et tendue à la fois, écrite par Mauro Lanza en 2011 à partir d’un passage du Livre de Job qui interroge la raison des choses. L’effectif orchestral comprend une soprano et des gouttes d’eau contrôlées par ordinateur qui en chutant font bruisser des récipients, des cloches ou des plaques de cuisson.

La photographie montre le concert de 2e2m au Centre Pompidou

Audition de Les nuages n’éclatent pas sous leur poids de Mauro Lanza, par 2e2m, Centre Pompidou, 20 février 2019. Photographie Familistère de Guise, 2019.

Biotope de Jean-Luc Hervé à découvrir dans «  La Fabrique du vivant » jusqu’au 15 avril 2019 au Centre Pompidou à Paris.

Mauro Lanza, à retrouver en 2019 dans la Cour Sonore du pavillon central du Familistère.

À propos de la Cour sonore.