Affiche de l’exposition

Affiche de l’exposition. Graphisme Hugues Fontaine, 2017. Photographie : Collection particulière, avec l’aimable autorisation de la galerie Talabardon et Gautier, Paris / Guillaume Benoît.

07/10/2017 – 24/06/2018
Des machines au service du peuple. Godin et la mécanique

Présentation

L’utopie du Familistère est d’une nature industrielle. Son fondateur, Jean-Baptiste André Godin, a la conviction que le progrès technologique est la promesse d’une transformation sociale radicale, comme il a été la cause d’une révolution industrielle en Grande-Bretagne. Godin croit, avec bon nombre de socialistes contemporains, à la neutralité de la technique. Sous le régime capitaliste, les machines asservissent les classes laborieuses ; sous le régime de l’association du capital, du travail et du talent, elles leur sont profitables. Par elle-même, l’innovation technique n’est pas porteuse de justice sociale, comme chacun peut le constater dans la société industrielle capitaliste. Mais la mécanisation finira toujours par profiter aux classes laborieuses, car le travail finira par gouverner le capital.
Pour Godin comme pour les fouriéristes de sa génération, les machines modernes sont le moyen de réaliser les prédictions du penseur utopiste Charles Fourier. Grâce à la capacité productive des machines, la société devient abondante et chacun en bénéficie. Avant la fondation du Familistère en 1859, l’ancien ouvrier Godin se présente à ses amis technologues fouriéristes comme le «
 mécanicien du phalanstère ». Il peut se prévaloir d’une réussite industrielle qui doit beaucoup à ses facultés d’innovation. À partir de 1859, la création du Familistère lui donne l’occasion de mettre au point une grande quantité de dispositifs techniques originaux.
Si Charles Fourier se veut le continuateur du scientifique Isaac Newton, Godin se compare à Robert Fulton, ingénieur de bateaux à vapeur au début du XIXe siècle
 : la réforme sociale est elle-même une affaire de mécanique.
L’exposition est un parcours dans l’univers mécanique de Godin.

L’exposition présente quelque 150 objets, rares ou inédits, empruntés auprès de collections privées ou d’institutions comme le MuCem à Marseille, le musée des Arts et Métiers et le musée Carnavalet à Paris, l’Académie François Bourdon au Creusot, le Musée français de la photographie de Bièvres, le musée Gallé-Juillet à Creil, le Conservatoire de l’agriculture à Chartres, l’Institut National de la Propriété Industrielle, ou encore la collection historique d’Orange.
L’exposition Des machines au service du peuple. Godin et la mécanique clôture l’année du bicentenaire de la naissance de Godin (1817-1888). Elle est organisée par le Familistère de Guise – syndicat mixte du Familistère Godin. Elle bénéficie du soutien du Département de l’Aisne.

Commissariat : Claudine Cartier, conservateur général honoraire du patrimoine, et Frédéric Panni, conservateur en chef du patrimoine et directeur du Familistère de Guise.
Scénographie : Frédéric Beauclair.

Notice créée le 18/01/2018.