La table-banc est photographiée de profil.

Table-banc des écoles du Familistère. Bois, après 1873. Collection Familistère de Guise (inv. n° 2002-2-108). Crédit photographique : Familistère de Guise, 2015.

La photographie montre l'ensemble d'une classe des écoles du Familistère.
Une classe maternelle (enfants de 5 à 6 ans) des écoles du Familistère. Photographie anonyme, 1899. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-81). Crédit photographique : Andrée Chaluleau / Familistère de Guise, 2016.
Le dessin, annoté, représente une table-banc des écoles du Familistère

Étude de la table-banc des écoles du Familistère. Dessin de Jean-Baptiste André Godin, 1873. Collection archives départementales de l’Aisne. Crédit photographique : archives départementales de l’Aisne.

Le dessin, coté et annoté, représente une coupe de la table-banc des écoles du F
Coupe latérale de la table-banc des écoles du Familistère. Dessin de Jean-Baptiste André Godin, janvier 1873. Collection archives départementales de l’Aisne. Crédit photographique : archives départementales de l’Aisne.
La feuille présente différents dessins de la table-banc des écoles du Familistèr

Élévations, plan et coupe de la table-banc des écoles du Familistère. Dessin anonyme, 1873. Collection archives départementales de l’Aisne. Crédit photographique : archives départementales de l’Aisne.

Table-banc des écoles du Familistère

Auteur du modèle :

Godin (Jean-Baptiste André)

Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), industriel, fondateur du Familistère de Guise.

Lieu :

Guise

Date : 1873
Fabricant :

Fonderies et manufactures Godin-Lemaire

Raison sociale de la manufacture d'appareils de chauffage active à Esquéhéries et à Guise, de 1840 à 1880.

Lieu :

Guise

Date : après 1873
Technique : bois
Mesures : H. 100 ; L. 150 ; P. 80 cm
Domaine :

mobilier

Acquisition : fonds ancien du musée municipal de Guise, transféré en 2006.
Inventaire n° : 2000-2-108
Notice :

La rationalisation des installations des écoles du Familistère est une conséquence de la modernité de l’organisation de leur enseignement. La mixité des sexes favorise la spécialisation des apprentissages et des espaces, dans la mesure où la réunion des filles et des garçons forme des effectifs pertinents à chaque niveau d’étude. Si chaque salle de cours est dédiée aux élèves d’une même classe d’âge, il est possible de l’équiper d’un mobilier adapté à leurs besoins physiologiques particuliers.

Godin met ainsi au point les tables-bancs des écoles du Familistère. Il prend connaissance des préconisations des éducateurs et des hygiénistes, parmi lesquels, vraisemblablement, le docteur suisse Louis Guillaume. L’exposition scolaire de l’exposition universelle de 1867 à Paris lui donne l’occasion de découvrir les solutions adoptées dans les écoles américaines et européennes. Enfin, après « plusieurs années d’expériences comparatives très nombreuses sur les rapports du corps avec le mobilier scolaire, dans les divers âges, depuis l’enfance jusqu’à l’adolescence » (Godin, [1877]), Godin tire une série de conclusions sur les proportions du meuble : « la hauteur du banc doit être le quart de la taille de l’enfant ; la hauteur du dessus du banc au bord du pupitre du cinquième de cette taille ; la distance du banc à l’aplomb du bord du pupitre ne doit avoir juste que ce qui est nécessaire pour que l’enfant puisse se tenir debout sans quitter sa place; la largeur du pupitre doit correspondre à l’emplacement occupé par l’enfant ayant les mains jointes devant sa poitrine et appuyées sur la table ; l’écartement des deux coudes sur le bord du pupitre détermine la largeur nécessaire à chaque enfant, d’où il suit qu’il faut deux fois cette largeur pour une table à deux places. La profondeur du pupitre correspond à [la] longueur des bras de l’enfant étendus en avant de sa poitrine ; l’encrier placé sur le bandeau supérieur se trouve ainsi à distance convenable pour l’enfant. » (lettre à Charles Potvin, 22 mai 1873).

En janvier 1873, il fait réaliser par les ateliers de l’usine du Familistère des prototypes de tables-bancs d’après l’étude statistique effectuée sur une population de 400 enfants et jeunes adultes du Familistère, âgés de 2 à 20 ans, dont les corps sont cartographiés selon six points de mesure distincts : « 1. taille moyenne, chaussure non comprise; 2. hauteur de la jambe, du sol au jarret, chaussure non comprise, l’élève étant assis ; 3. épaisseur du torse, prise sur les personnes les plus fortes de chaque série, le dos étant appuyé contre un mur […] » (Godin, [1877]).

Godin élabore quatre modèles de tables-bancs pour les écoles du Familistère, qu’il souhaite mettre librement à la disposition des écoles élémentaires de la République.

La table-banc des collections du Familistère est le seul exemplaire conservé de ce meuble des écoles du Familistère ; il correspond au plus petit des modèles créés en 1873, à l’usage des enfants de 4 à 6 ans. Le type du bureau à deux places, qui apparaît comme une nouveauté à l’exposition universelle de Paris en 1867, est préféré aux grands bancs collectifs des écoles communales contemporaines, parce qu’il facilite l’installation des élèves et les circulations dans la classe. La table et le banc, solidaires pour conserver la distance optimale de l’une à l’autre, sont fixés sur un plancher afin que les pieds des écoliers soient isolés du sol ; le banc comprend un dossier élevé pour maintenir le dos des élèves ; le pupitre, incliné vers le banc, est formé de deux abattants à charnières recouvrant deux casiers de rangement ; la partie supérieure de la table, fixe, est percée de deux orifices destinés à recevoir deux encriers en céramique ou en verre.

Bibliographie :
Guillaume (Louis), Hygiène scolaire. Considérations sur l’état hygiénique des écoles publiques présentées aux autorités scolaires, aux instituteurs et aux parents, Genève, Paris, J. Cherbuliez, 1864.
Godin (Jean-Baptiste André), Résumé des données principales sur l’installation des écoles publiées par M. Godin, Le Courrier de l’Aisne, Laon, Imprimerie de Henry Le Vasseur, [1877], 1 f. (exemplaire consulté : archives CNAM, fonds Godin FG 46).
Le Devoir, t. I, n° 7, 21 avril 1878, p. 100-101 ; n° 8, 28 avril 1878, p. 117-118.

Notice créée le 10/06/2018. Dernière modification le 18/06/2018.