07/10/2017 – 24/06/2018
Des machines au service du peuple. Godin et la mécanique

Œuvres choisies

Vue intérieure des forges d’Abainville (Meuse) : train de laminoirs à rails et à

François-Ignace Bonhommé, Vue intérieure des forges d’Abainville (Meuse),1839. Crédit photographique : collection particulière, avec l’aimable autorisation de la galerie Talabardon et Gautier, Paris / Guillaume Benoît.

Vue intérieure des forges d’Abainville (Meuse) : train de laminoirs à rails et à fers marchands.

François-Ignace Bonhommé (1809-1881).

1839.

Signé en bas à droite : « FBonhommé 1839 ».

Huile sur toile.

H. 53 x L. 156 cm

Collection particulière.

 

Le prêt de l’œuvre a bénéficié de l’aimable concours de la galerie Talabardon et Gautier, Paris.

Œuvre exposée du 7 octobre au 18 décembre 2017.

Crédit photographique : collection particulière, avec l’aimable autorisation de la galerie Talabardon et Gautier, Paris / Guillaume Benoît.

Ce tableau a appartenu jusqu’en 2016 à une famille de descendants de maîtres de forges. Il n’a pas été présenté au public depuis 1855.

Il figure la « nouvelle forge » des forges d’Abainville, dans la vallée de l’Ornain, dans la Meuse. Édouard Muel-Doublat, le propriétaire depuis 1819, la transforme en « forge à l’anglaise ». Il remplace les foyers d’affinerie par des fours à puddler et le gros marteau par des laminoirs. En 1834, Édouard Muel-Doublat fait appel à l’ingénieur Eugène Flachat. Celui-ci installe une première machine à vapeur de 40 chevaux puis une seconde de 100 chevaux en 1837.

François Bonhommé arrive à Abainville en 1837. Les nombreux dessins qu’il exécute constituent un véritable reportage sur les forges. Il trouve dans cette « documentation » la matière de deux tableaux. L’un, Tôlerie des forges d’Abainville, est présenté au Salon de 1838 ; l’autre, Vue intérieure des Forges d’Abainville (Meuse) : train de laminoirs à rails et à fers marchands, daté de 1839, est présenté au Salon de 1840.

Maquette du pianotype ou machine à composer (image)

Maquette du pianotype de James Young et Adrien Delcambre, vers 1862. Paris, musée des Arts et Métiers – CNAM (inv. 07137-0000-). Crédit : © musée des Arts et Métiers – CNAM / phot. Pascal Faligot .

Maquette du pianotype ou machine à composer les caractères typographiques d’imprimerie de James Young et Adrien Delcambre (modèle au 1/6e).

Constructeur anonyme.

Vers 1862.

Bois, cuivre, ivoire, alliage ferreux, laiton.

H. 48 x L. 38 x P. 38 cm ; 1, 94 kg.

Historique : Exposition universelle de Londres en 1862.

Paris, musée des Arts et Métiers – CNAM (inv. 07137-0000-).

 

Crédit photographique : © musée des Arts et Métiers – CNAM / phot. Pascal Faligot (http://www.arts-et-métiers.net/).

Le pianotype permet de réaliser mécaniquement la composition typographique. À chaque touche du clavier correspond un « magasin » dans lequel est stocké un type de caractères mobiles. Par pression sur le clavier, ils viennent automatiquement se placer pour former des lignes. La justification se réalise ensuite manuellement. À ce pianotype compositeur est associée une machine à distribuer afin de remettre en place les caractères après utilisation.

L’appareil est mis au point par James Young, homme d’affaires écossais, et Adrien Delcambre, industriel lillois, avec l’aide d’Henry Bessemer, métallurgiste anglais. Breveté à Londres en 1840, le pianotype est importé en France la même année par Arthur Young, frère de James. Les frères Young sont proches des milieux fouriéristes de Londres et de Paris. Le pianotype sert ainsi à composer le 6e volume des Œuvres complètes de Charles Fourier paru à la Librairie sociétaire en 1845, et il est célébré par les réformateurs comme un emblème du lien entre progrès technique, progrès social et progrès intellectuel. Mais les ouvriers typographes s’opposent à la mécanisation de la composition susceptible de féminiser le travail.

Cette maquette a été présentée par Isidore Delcambre, fils d’Adrien, à l’Exposition universelle de Londres en 1862. On se plait à penser que Jean-Baptiste André Godin l’étudie à cette occasion.

Chemin de fer forain à vapeur dit « Petit Train de Remilly » (image)

Chemin de fer forain à vapeur dit « Petit Train de Remilly », Attribué à Ernest Michaux, avant 1879. Marseille, MuCEM  (inv. 2000.15.1). Crédit photographique : Familistère de Guise, 2017.

Chemin de fer forain à vapeur dit « Petit Train de Remilly ».

Attribué à Ernest Michaux (1844-1882).

Avant 1879.

Métal peint, verre, cuivre, bois, acier.

Locomotive : H. 232 x L. 248 x P. 120 cm ; 1 290 kg.

Marseille, MuCEM – musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (inv. 2000.15.1.1.1 (locomotive), inv. 2000.1.1.2 (tender), 2000.15.1.2 (wagon), inv. 2000.15.43.1, 2000.15.43.2, 2000.15.43.3 (rails).

 

Crédit photographique : Familistère de Guise, 2017.

En mai 1865, est présenté à la fête des Loges de Saint-Germain-en-Laye le premier chemin de fer à vapeur forain en France, construit par Ernest Michaux, co-inventeur en 1861 du vélocipède à pédale. C’est un de ces manèges à sensation que recherchent alors les forains pour remplacer les traditionnels carrousels. Les nouvelles attractions traduisent sur une mode merveilleux et divertissant les progrès technologiques et scientifiques de la société industrielle. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, comme les expositions universelles, la fête foraine popularise les innovations.

Le Petit Train de Remilly (exploité par Laurent Remilly de 1936 à 1967) est construit sur le modèle du manège de 1865. Son existence est attestée en 1879, puis en 1883 aux foires de Saint Cloud et de Neuilly, et en 1884 à Orléans. « Cet établissement complètement nouveau fonctionne en France et à l’étranger avec succès », déclare l’exploitant le 1er juin 1884, et « se compose d’une mignonne locomotive traînant à sa remorque six petits wagons de douze places chacun, le tout entouré d’une élégante grille de 1 m de hauteur ». Le train circule sur un circuit de 20 mètres de diamètre. L’attraction, dotée d’un grand orgue forain en 1893, est exploitée dans les foires de Paris et de la région parisienne, à la foire du Trône notamment. Le train a été électrifié en 1947 sans empêcher toutefois le fonctionnement de la machine à la vapeur.

Le Petit Train de Remilly est le plus ancien manège forain conservé en France, « l’un des derniers témoins matériels [de l’époque] où l’industrie rencontre la fête pour commencer à concevoir, pour le plus grand nombre, une société des loisirs », écrit Zeev Gourarier en 2000, au moment de son acquisition par le musée national des Arts et Traditions populaires.

Constitution de la République française de 1848 (image)

Constitution de la République française de 1848, Fabrique d’images Dembour et Gangel, 1848. Marseille, MuCEM (inv. 1977.80.40). Crédit : phot. © RMN – Grand Palais (MuCEM) / Thierry Le Mage.

Constitution de la République française de 1848.

Fabrique d’images Dembour et Gangel, à Metz et à Paris.

1848.

Gravure sur bois.

H. 65,2 x L. 41,9 cm.

Marseille, MuCEM – Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (inv. 1977.80.40).

 

Œuvre exposée du 7 octobre au 22 janvier 2018.

Crédit photographique : phot. © RMN – Grand Palais (MuCEM) / Thierry Le Mage.

Cette rare estampe reproduit le texte de la constitution adoptée le 4 novembre 1848 par l’Assemblée nationale constituante. Le fronton du cadre architectural est occupé par une allégorie de la République française. Une figure féminine hiératique est chastement vêtue à l’unisson des drapeaux tricolores qui cantonnent son trône invisible. Sa tête est coiffée d’une couronne de feuilles de chêne et non du bonnet phrygien de la liberté ; une gloire rayonnante manifeste sa sainteté ; elle tient les anciens attributs monarchiques de la justice dans les mains : l’épée et la main de justice. Cette figure sereine de la République est l’expression d’un ordre établi, restauré après les journées révolutionnaires de février et de juin 1848.

Mais l’allégorie doit aussi proclamer que le nouveau régime ouvre une époque de progrès. Pour cette raison, le graveur fait siéger sa figure parmi un fatras de symboles de l’industrie, de l’agriculture, du commerce, des arts et des sciences. La représentation d’une locomotive à vapeur, surprenante dans le contexte d’une iconographie classique, a vraisemblablement une charge particulière : cette machine de la République n’est-elle pas l’emblème de sa modernité technologique, industrielle ; économique, politique et sociale ?

Carte illustrée de Boulogne à Paris (image)

Chemin de fer du Nord. Carte illustrée de Boulogne à Paris, Charles-Paul Furne  et Henri Alexis-Omer Tournier , vers 1860. Bièvres, Musée français de la Photographie (inv. 2004.6.1). Crédit : Musée français de la Photographie / conseil départemental de l’Essonne, Benoit Chain.

Chemin de fer du Nord. Carte illustrée de Boulogne à Paris. (Échelle de 1 / 200 000).

Charles-Paul Furne (1824 – 1880 ?), dit Furne fils, et Henri Alexis-Omer Tournier (1835- après 1865).

Compagnie du chemin de fer du Nord.

Vers 1860.

Gravure, encre, tirages photographiques sur papier albuminé à partir de plaques de verre au collodion.

H. 68 x L. 183 cm.

Bièvres, Musée français de la Photographie / conseil départemental de l’Essonne (inv. 2004.6.1).

 

Œuvre exposée du 7 octobre 2017 au 22 février 2018.

Crédit photographique : Musée français de la Photographie / conseil départemental de l’Essonne, Benoit Chain.

En août 1855, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, la reine Victoria se rend en France. Elle fait le voyage en chemin de fer de Boulogne à Paris. Pour commémorer l’événement, et célébrer par la photographie la modernité du réseau ferroviaire français, la Compagnie du chemin de fer du Nord présidée par James de Rothschild confie au grand photographe Édouard Baldus la réalisation d’un album de vues de paysages, de monuments, de gares et d’ouvrages d’art situés le long de la voie du chemin de fer. L’album offert à la souveraine britannique comprend une carte du tracé de la voie de Boulogne à Paris, elle-même illustrée de photographies.

Cinq ans plus tard, James de Rothschild édite un nouvel album consacré à la ligne de Paris à Boulogne, qui intègre le nouveau tronçon de Saint-Denis à Creil via Chantilly, inauguré le 10 mai 1859. L’ouvrage contient une carte ferroviaire encadrée par 24 photographies exécutées en 1859-1860 par Charles-Paul Furne et Henri Tournier.

La remarquable carte-dépliant du Musée français de la Photographie présente une illustration plus riche, faite de 82 vignettes photographiques. Elle a probablement été extraite d’un album semblable à celui de 1860.

Notice créée le 18/01/2018.